Publié le

La fée lumière : « Je m’adresse à vous, Bob Solo… » (Babelio)

La fée lumière

Critique de La fée lumière (Bob Solo) par Babounette, Babelio :

Je m’adresse à vous, Bob Solo, pour vous dire mon ressenti face à votre récit.

Votre amoureuse, votre Sophie s’en est allée depuis un an déjà, mais votre chagrin est encore là, tout frais, à fleur de peau, à fleur de coeur. 

Le 31 décembre 2019, en pleine pandémie de la Covid 19, Sophie est morte. 
C’est une dévastation, un tsunami pour vous, sa maladie ayant duré six semaines, vous aviez tant d’espoir qu’elle guérisse, et puis, non, pas elle, pourquoi elle ? Devant la grande faucheuse, nous ne pouvons rien, c’est elle qui décide. 

Tenter de se reconstruire est déjà tellement difficile, mais en pleine pandémie, dans l’ambiance morose qui règne, dans la solitude, c’est de l’héroïsme. « D’elle tout me manque, dites-vous, son rire, son corps sa voix ses yeux ses mains son odeur sa douceur sa vitalité son amour… Son regard sur moi me rendait meilleur, je m’y voyais plus fort. »

Dans votre récit, vous nous parlez de Sophie, de son parcours professionnel, du changement de cap qu’elle a pris pour être plus près de vous, de ses idéaux. 

Vous nous décrivez votre colère, vos regrets de n’avoir pas “fait plus” mais comment peut-on imaginer la mort d’un être cher ? Personne ne peut imaginer cela, il faut du temps au cerveau pour que l’information soit présente, implacable, sans espoir de retour. 

Cher Bob, le bonheur, c’est quand il s’en va qu’on se rend compte que c’était le bonheur, j’ai lu cette phrase quelque part et depuis j’y pense souvent. 

Il vous faudra bien vous “en sortir”, mais que signifie “s’en sortir” quand on a perdu une partie de soi ? Alors, on vit avec sa douleur, on “fait avec”, on met parfois son chagrin en stand-bye, mais la mémoire, cette sorcière, est toujours là pour revenir à la charge encore et encore. 

Vous vous êtes engagé sur le chemin de la solitude quand Sophie est partie, mais un jour, vous vous trouverez devant un croisement et vous déciderez d’aller vers une autre lumière, qui ne sera jamais votre fée lumière, mais une lumière différente qui vous aidera à vous relever, à faire face, à la Vie. 

Votre voyage dans le vide de l’absence que vous nous décrivez si bien, si douloureusement, vos pensées, avec elle, sans elle, vos ressentis, tout ce qui vous traverse l’esprit dans l’avant Sophie et l’après Sophie, la pandémie, 
vous vous mettez à nu devant nous, exercice ô combien difficile, je n’y vois là aucun étalage de sentiments, cette écriture vous a fait du bien sans doute, vous vous posez aussi des questions existentielles : qu’est-ce qui est vraiment important ? Où est l’essentiel ? 
Vous nous parlez également de vos amis, les vrais, ceux qui ont été et sont encore près de vous envers et contre tout. 

C’est d’humanité dont nous avons besoin, ce monde en manque cruellement. 

Pour terminer je vous remercie pour le message que vous nous envoyez, que le plus important dans la vie, ce n’est pas l’argent, la carrière, mais l’amour, l’amitié, l’empathie, les petits bonheurs simples.

Je suis certaine que vous allez relever la tête, d’ailleurs, votre récit si émouvant en est une première preuve. Vous verrez, vous y arriverez. 

Je suis contente de vous avoir lu. 

Babounette, Babelio, 14 septembre 2021