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La fée lumière : « Un texte universel d’une incroyable beauté » (Babelio)

La fée lumière

Critique de La fée lumière (Bob Solo) par Jean-François Lemoine, Babelio :

Ce texte, c’est « un collier de larmes », des perles de pluie venues, non pas de nulle part, mais des yeux de « celui qui reste », « le plus malheureux », celui qui doit faire face au pire, à l’absence définitive de l’être aimé, celui ou celle qui ne sera plus, ne reviendra plus.

Et ce texte , croyez-moi, il va vous vider, sucer jusqu’aux tréfonds de vos tripes ce que vous et moi avons en nous de sensibilité. Texte destructeur, texte de révolte, d’incompréhension, d’abattement, de douleur, de reconstruction aussi…

Entrer dans ce texte, c’est accepter d’avoir perdu la moitié de son être, se retrouver seul face à une solitude terriblement destructrice, se regarder dépérir dans son miroir, se retrouver jugé par les regards extérieurs en fonction de la rapidité de l’adaptation à cette nouvelle « vie » que vous n’avez pas choisie, pas même envisagée.

Certes, on a tous dans notre environnement, on connaît tous quelqu’un qui… On sait aider, on sait comprendre, on sait épauler et puis, quand on lit ce magnifique texte, on comprend vite, qu’en fait , « on ne savait rien », qu’on ne comprendra que lorsque …

Bob Solo s’excuserait presque d’en dire trop, de ne pas être assez « courageux », de « nous casser les pieds » avec ce malheur qui, en s’abattant sur lui, l’a sorti d’une vie qu’on pense éternellement figée dans le bonheur, bonheur, qui, hélas, n’est pas un dû. 

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. » Sophie est partie et Bob traverse un désert dans lequel chaque pas est une torture… mais mène vers l’ oasis… Nous sommes tous et toutes Sophie ou Bob, hier, aujourd’hui ou demain, bientôt ou dans longtemps… mais forcément un jour.

En se mettant ainsi « à nu »Bob Solo a écrit un texte universel d’une incroyable beauté. Si Sophie peut le lire, nul doute qu’elle mesurera sa chance d’avoir rencontré Bob et parcouru avec lui un chemin parsemé des plus belles fleurs du monde…

Pour ce moment d’émotion forte, pour cette rencontre, j’adresse tous mes plus vifs remerciements aux éditions du Yéti et à notre amie babeliote Cécile. Plus qu’ému, je suis chamboulé. Que tous ceux et celles qui apprécient la sincérité de l’être humain, la pure, la plus sincère, la vraie, celle qui vient « des tripes » et « touche »… franchissent le pas. Et là, jamais vous ne marcherez seul dans le désert.

Jean-François Lemoine, Babelio, 10 septembre 2021